La DiVA

La caravane du « manger sain », diligentée par le ministère de la santé, écume la France afin d’y répandre son message. Toute une stratégie a été mise en place par les cerveaux de la communication ministérielle car l’enjeu est de taille. Il faut ramener la population, et notamment les jeunes vers une alimentation équilibrée. Pour ce faire, une équipe a été constituée : un spécialiste de la harangue qui sera présentateur, trois comédiens-danseurs et pour finir un technicien. Ils vont aller de foire-exposition en festival, au plus près des gens, afin de les interpeller.

Un show à l’américaine, plein d’énergie et de « vitamines » a été conçu pour que les adolescents adhèrent au message. Des chorégraphies endiablées sur des rythmes disco, des refrains entraînants qui collent à la mémoire, un maître de cérémonie plein d’allant ; tout a été pensé pour que la caravane soit un succès. Il y a un seul hic.

L’équipe est composée d’humains et tous ne sont pas aussi spécialistes qu’ils le prétendaient. Leur tournée harassante réveille chez eux le meilleur et le pire. Ce huis clos en mouvement fait naître des jalousies, voit les rancœurs gonfler et les ambitions se révéler. La première partie du spectacle laisse les protagonistes s’enfermer de plus en plus dans les conflits qui les opposent. La crise va aller jusqu’à son paroxysme, et c’est là, au plus fort de l’orage, que les masques vont tomber. D’une lecture monolithique des personnages, nous allons passer à une vision plus complète, plus complexe aussi. Les paradoxes, les amours cachés, les rêves inavoués, les blessures secrètes, tout cela va éclater au grand jour. Comme une invitation à prendre ses désirs à pleines mains, le décor va se transformer et d’une attraction de foire-exposition, nous allons passer à un bateau fabuleux. Ce voilier nouveau va les emmener vers un ailleurs merveilleux dans lequel l’aventure collective se met au service de chacun et où chacun se met au service de l’aventure collective.